Les troupes de la SADC quittent Goma par le Rwanda – Quelles conséquences pour la sécurité dans l’Est du Congo ?
Dans un contexte de tensions accrues dans l’est de la République démocratique du Congo, les troupes de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) ont entamé leur retrait de Goma en avril 2025, empruntant une voie inattendue : le passage par le Rwanda.
Les raisons d'un retrait précipité
1.1 La fin du mandat de la mission SAMIDRC
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Défaite militaire sur plusieurs fronts.
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Incapacité à sécuriser les grandes villes stratégiques.
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Pression diplomatique pour éviter une confrontation directe avec les forces rebelles mieux armées.
En mars 2025, la fin officielle du mandat a été annoncée, rendant le retrait inévitable.
Une évacuation sous tension
La sortie des troupes par la Grande Barrière, principal point de passage entre la RDC et le Rwanda, est hautement symbolique :
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Elle démontre l’impossibilité pour les forces de la SADC de quitter le territoire par voie congolaise sans risques majeurs.
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L’armée rwandaise a escorté les véhicules militaires jusqu’à Gisenyi, avant leur transfert vers la Tanzanie.
🧠 Analyse :Ce passage via un pays accusé d’entretenir des liens ambigus avec le M23 rajoute une dimension hautement politique au retrait.
Les conséquences immédiates pour la RDC
2.1 Un vide sécuritaire dans l’est
Avec la fin de la mission de la SADC :
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Les groupes armés gagnent du terrain,
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Le gouvernement congolais perd un soutien militaire précieux,
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Les populations civiles sont exposées aux exactions et au déplacement forcé.
Goma, ville stratégique et économique, se retrouve à la merci des décisions du M23.
Une perte de crédibilité du gouvernement
Le retrait humiliant des troupes alliées aggrave :
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La crise de confiance entre l'État et la population.
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L’image d’impuissance du régime de Félix Tshisekedi.
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La perte de légitimité face aux acteurs régionaux.
Dans un contexte où les élections approchent (2026), cette situation pourrait fragiliser profondément la position du gouvernement actuel.
Le rôle controversé du Rwanda
3.1 Un voisin indispensable… mais gênant
Le fait que l’armée rwandaise ait facilité le retrait des troupes de la SADC soulève des questions :
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Le Rwanda est accusé par l'ONU d’appuyer indirectement le M23.
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En même temps, il se positionne en acteur humanitaire et facilitateur diplomatique.
Ce double jeu apparent accentue la méfiance entre Kinshasa et Kigali.
Un renforcement de l'influence régionale du Rwanda
En aidant au retrait sans accrochage :
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Le Rwanda gagne une position diplomatique favorable.
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Il montre sa capacité de contrôle sécuritaire sur la région de Goma.
Pour la RDC, cette dépendance involontaire est humiliante et dangereuse à long terme.
Scénarios futurs pour l'Est de la RDC
4.1 Poursuite de l’expansion rebelle
Sans force étrangère pour contrer le M23 :
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Le groupe armé pourrait consolider son emprise sur d'autres territoires,
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Créer un État de fait difficile à renverser,
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Rendre tout futur processus de paix encore plus complexe.
Nouvelles interventions internationales ?
Le retrait de la SADC pourrait :
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Pousser la MONUSCO (force onusienne) à réévaluer sa stratégie,
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Forcer l'Union africaine à proposer une nouvelle mission plus robuste,
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Ouvrir la voie à des négociations politiques directes avec le M23.
La RDC face à un défi existentiel
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négocier directement avec les groupes rebelles,
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soit renforcer ses propres capacités militaires,
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soit appeler à une nouvelle coalition régionale pour éviter une perte totale de contrôle.
L'avenir de l'Est congolais est plus incertain que jamais.
📢 Pour les Congolais, la question n’est plus seulement : qui tient Goma ?Mais : qui défendra demain l’intégrité du pays tout entier ?
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