MOTION DE DEFIANCE CONTRE MINAKU : UNE ENIEME DIVERSION


Un député de l’opposition au nom de Kolela a décidé de divertir l’opinion en annonçant son projet d’initier une motion de défiance contre le speaker de l’Assemblée nationale au motif que celui-ci serait partial dans la distribution de la parole au sein de la chambre basse. D’aucun s’interrogent sérieusement sur le bien-fondé et l’opportunité de cette démarche. Il y a d’abord la consistance du grief porté à l’encontre du président de l’institution législative. Il semble être sablonneux et l’auteur de la notion aura beaucoup de peine à convaincre la plénière et même ceux qui vont suivre le débat. 

Ensuite, il se pose la question de l’objectif que le député Kolela veut atteindre. L’histoire de cette deuxième législature renseigne que toutes les motions de défiance initiées par les députés de l’opposition ont toutes échoué, certains ayant même été étouffées dans l’œuf. Pourtant, elles n’ont pas manqué de pertinence. Tel est le cas le plus illustratif est cette motion de défiance contre l’ancien ministre de l’Economie impliqué dans une histoire de détournement des équipements de la cimenterie de la Province Orientale. Pour un problème aussi sérieux, les députés de la Majorité présidentielle (MP) n’ont pas trouvé mieux que le non lieu.

Pour ce dernier cas, et peut-être pour d’autres encore, la motion de défiance n’a permis qu’à enrichir quelques députés qui se sont servi de ce prétexte pour truander les ministres mis en œuvre au motif qu’ils les sauveraient de la sale situation dans lequel ils se trouvaient.

Pour revenir au cas qui nous concerne, le député Kolela est-il en train de s’imaginer que sa motion peut provoquer la chute de l’actuel président de la chambre basse du Parlement ? Il serait naïf de sa part de croire à un tel scénario vu la position et l’influence d’Aubin Minaku au sein de sa famille politique. Il n’est pas seulement le speaker de l’Assemblée nationale, mais il est aussi et surtout secrétaire général de la MP qui est majoritaire dans la chambre basse. A ce titre, les troupes qu’il commande dans l’hémicycle du Palais du peuple ne doivent en aucun cas l’abandonner. Un tel cas ne peut avoir lieu que lorsqu’il est désavoué au sein de sa propre famille politique comme il en a été en 2008 avec Vital Kamerhe. Actuellement la situation est tout à fait différente. Le président de l’Assemblée nationale a, encore, jusqu’à preuve du contraire, la confiance de l’autorité morale de la MP.

Un coup d’épée dans l’eau

Tout indique que cette énième tentative de l’opposition à travers le député Kolela, bien que sa démarché individuelle, est vouée d’avance à l’échec. Pourquoi ce député a-t-il pris ce risque alors qu’il est conscient de son échec ? Est-ce une façon diabolique de soutirer des sous au speaker de l’Assemblée nationale comme d’autres députés l’ont fait avec des ministres ? Est-ce tout simplement une manière de vouloir se faire parler de lui en ce début de la fin de la deuxième législature ? Il est le seul certainement à comprendre le fond de sa démarche.

Cependant, au regard du contexte préélectoral qui suscite beaucoup de remous au sein du microcosme politique congolais, la sagesse impose à tout député, qu’il soit de l’opposition ou de la majorité d’agir dans le sens de faire avancer le processus électoral en cours. Ce ne sont pas des sujets qui manquent à ce propos. Dans le lot, on peut énumérer le calendrier électoral, l’opportunité ou non du découpage territorial, la répartition du nombre de sièges suivant les circonscriptions électorales, l’insécurité récurrente au Nord-Kivu et au Sud-Kivu dans la mesure où elle peut influer sur les élections etc.

Au lieu donc de divertir la population avec des débats creux qui n’ont aucun impact sur l’avenir du pays, les élus devraient revenir sur terre et être en communion avec ceux qui les ont propulsés là où ils siègent aujourd’hui. C’est ça être en harmonie avec la base

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