2016 : LA CANDIDATURE D’ÉTIENNE TSHISEKEDI ÉVOQUÉE A BRUXELLES !

Tshisekedi, rapportent des témoins oculaires, a retrouvé ses forces. Comme pour l’attester, il est entré seul et sans aide, précise-t-on, dans une salle où l’attendaient plusieurs dizaines de militants de l’UDPS à qui un appel à l’unité a été lancé. Les divisions internes, apparues au grand jour, ont sérieusement entamé l’UDPS provoquant une désaffection des militants. La maladie de Tshisekedi en est pour beaucoup. Sa réapparition publique a valeur de symbole car, destiné à rassurer à la fois la base et les partenaires. Ce n’est donc pas en vain si les militants se sont bousculés lors de la séance photo avec le président national de l’UDPS, à la fin de la réunion publique.
L’opération de communication a-t-elle correctement marché ? Evidemment Oui. Même si son regard, par moment hagard, ses applaudissements presque mécaniques et le peu d’attention aux discours ou encore la fatigue sur le visage montrent que Tshisekedi n’est pas totalement en pleine forme. Un politicien de la Majorité, ironisant sur la candidature de celui qu’on qualifie d’opposant historique, a parlé de ‘‘Bouteflika congolais’’. En référence au vieux et malade Président algérien. Quoiqu’il en soit, l’éventualité d’une candidature d’Etienne Tshisekedi à la présidentielle de 2016 reviendrait à renoncer à la reconquête de l’impérium qui a constitué la principale revendication de l’UDPS depuis les élections de 2011.
Un changement d’attitude et de stratégie qui ne manquera pas d’alimenter la chronique politique à Kinshasa et dans les grandes villes du pays. Lors des manifestations anti-loi électorale de janvier 2015, un dirigeant de l’UDPS avait créé la surprise en publiant un communiqué dans lequel il niait toute implication de son parti. L’effet était immédiat à Mbuji-Mayi, bastion de l’UDPS qui n’avait presque pas bougé. La semaine suivante, à Kinshasa, l’appel à manifester de l’UDPS avait été totalement ignoré par la population.
L’appel au dialogue
L’un des points sur lesquels le président national de l’UDPS a insisté dans son mot de circonstance, c’est la tenue du dialogue politique en RDC. Un dialogue sous les auspices de la Monusco et d’autres membres de la Communauté internationale. Pourtant, dans l’entre-temps, beaucoup de choses ont changé dans les rapports entre Kinshasa et les fonctionnaires internationaux.
Le Président de la République a, dernièrement, demandé aux Ambassadeurs et Chefs des Missions diplomatiques de cesser d’interférer dans les affaires intérieures du Congo. Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire Général de l’ONU, patron de la Monusco, était présent au Palais de la Nation. Ironie du sort, c’est de Martin Kobler que Tshisekedi attend la convocation du dialogue politique, en vertu de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba et de la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité de l’ONU.