RDC: MAJORITÉ ET OPPOSITION SALUENT LE VOTE DE LA LOI ÉLECTORALE
Le vote du projet de loi
électorale dimanche 25 janvier suscite beaucoup de réactions dans la
classe politique de la RDC. A la majorité présidentielle, l’on affirme
que le plus important était de rencontrer les attentes de la population. Tout en
saluant ce vote, certains députés de l’opposition ont toutefois appelé le
peuple à la prudence.
L’alinéa 3 de l’article 8 controversé a été supprimé du
texte final pour apaiser les esprits, ont reconnu certains députés de
l’opposition.
«Je pense que pour le moment il
n’y a plus de problème, que ce soit du côté de l’opposition que ce soit du côté
de la majorité. Mais, nous devons être toujours prudent», a affirmé le député
de l’opposition Antoine Nzangi.
Au sein de la majorité, le député
Gaston Musemena, s’est dit aussi «heureux parce que les deux chambres sont
parvenues à une convergence responsable. » Pour lui, l’essentiel était de
s’attaquer à l’article 8, qui a suscité beaucoup de débats.
Les autres articles sont
conformes à la constitution, a-t-estimé, avant de poursuivre: «La constitution
sera respectée scrupuleusement par nous tous, acteurs politiques de gauche
comme de droite […] Nous allons respecter les délais prévus par notre
constitution pour le bien de tous les Congolais.»
«Victoire de la démocratie
congolaise»
Comme à l’Assemblée nationale, le
Sénat a aussi voté dimanche 25 janvier le texte amendé du projet de loi
électorale, après les travaux de la commission mixte paritaire. Cependant, une
dizaine de sénateurs de l’opposition avaient plutôt préféré s’abstenir du vote
de ce texte. L’un d’eux, Ramazani Baya, explique la raison de cette abstention:
«L’alinéa selon lequel les
élections devraient être organisées avec des données démographiques disponibles
et dans les délais constitutionnels était au cœur même du consensus
dégagé au Sénat. Aussi, les sénateurs de l’opposition estiment que le
retrait de cet alinéa ne règle rien. Bien au contraire, il complique tout en
faisant sauter le mécanisme d’encadrement que la Sénat avait adopté à
l’unanimité!»
Cette suppression complique tout,
selon lui, «dans la mesure où l’alinéa 3 de l’article 8 a été retiré sans que
les articles qui s’y réfèrent ne soient revus.»
Par contre, le président de la
chambre haute, Léon Kengo wa Dondo, s’est dit heureux du consensus auquel sont
arrivées les deux chambres du Parlement. Un sentiment que partage aussi le
sénateur Kongo Budina.
«Le Sénat avait eu raison de
voter la loi comme il avait voté dans un premier temps. Le Sénat a raison
aujourd’hui de voter la loi comme il l’a fait [après harmonisation en
commission paritaire]», a-t-il déclaré.
De son côté, le
constitutionnaliste Tshibangu Kalala estime que ce votre constitue la victoire
de la démocratie congolaise. «Le Parlement dans son ensemble a fait preuve d’un
courage politique remarquable qu’il faut saluer», a-t-il affirmé.
Calendrier électoral global
Le représentant spécial du
secrétaire général de l’ONU en RDC, Martin Kobler a félicité les parlementaires
qui sont parvenus à un accord sur la révision de la loi électorale.
«La sagesse avec laquelle les
parlementaires ont trouvé une solution conciliant les différentes positions,
tout en respectant la Constitution, notamment les délais électoraux, est
remarquable et salutaire. Cette atmosphère constructive est propice au retour
de la paix sociale. Sur cette base, la CENI peut continuer à préparer les
élections, notamment en publiant le calendrier électoral global. Je me réjouis
également de la meilleure représentation des femmes garantie par cette loi», a
conclu Martin Kobler.
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