PARITÉ HOMME-FEMME : LES DÉPUTÉES DE LA MAJORITÉ CLAQUENT LA PORTE DE LA SALLE DES CONGRES
Les femmes députées nationales de
la Majorité présidentielle ont claqué la porte de la salle des congrès samedi
17 janvier, pendant que les députés poursuivaient le vote des articles de la
loi électorale. Elles protestent contre la suppression de l’article 13 qui
consacre la parité homme-femme sur les listes électorales. Cet article a été
supprimé suite à un amendement du député Albert Luntana qui soutient que, telle
qu’abordée dans cette loi, la parité favorise les femmes au détriment des
hommes.
Selon Princesse Adèle Kahinda,
députée du PPRD, parti présidentiel, l’article 13 de la loi électorale a été
rejeté sur base du motif que les femmes doivent participer à la compétition au
même titre que les hommes.
«Effectivement, si nous devons
aller à la compétition, toutes les femmes que vous voyez ici ont été élues à la
proportionnelle, au même scrutin que les hommes. Mais nous nous sommes dit,
parce que notre pays a ratifié, dans le cadre de SADC, le protocole sur le
genre, de la parité, et on devrait déjà commencer [à appliquer l’article] 13»,
a-t-elle expliqué.
Suite à la suppression de cet
article, les femmes députées ont décidé de ne reprendre que lorsque les hommes
auront terminé l’examen de la loi électorale.
Cette loi est votée en l’absence
des députés de l’opposition qui ont, eux aussi, boycotté la plénière.
Ils accusent cette loi de viser à
prolonger le mandat du président de la République, Joseph Kabila, en conditionnant
la tenue de la prochaine élection présidentielle par l’organisation du
recensement général.
De son côté, la majorité
présidentielle soutient que cette opération permettra plutôt de poser des bases
solides aux prochains scrutins.
Fidèle Likinda, député de la
Majorité élu du territoire d’Ikela, estime que le nombre exact de la population
doit être connue avant l’organisation des élections.
«Si on me pose la question de
savoir combien d’habitants il y a dans mon territoire, je ne serai pas à mesure
de répondre. Nous nous sommes contentés des électeurs alors que je ne
représente pas les électeurs seulement», a-t-il expliqué.
Il estime aussi que la nouvelle
loi électorale vise à corriger les erreurs constatées dans la loi actuelle, et
qui, selon lui, ont été à la base du grand nombre de contestations qui ont
suivi les élections de 2011.
«Nous voulons cette fois-ci que
les élections soit d’abord crédibles, transparentes et apaisées», a-t-il
conclu.
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