L'OPPOSITION APPELLE A LA "MOBILISATION" CONTRE LA REVISION DE LA LOI ELECTORALE
Les principaux partis de
l'opposition en République démocratique du Congo ont appelé samedi 10 janvier à
une "mobilisation" populaire contre le projet de révision de la loi
électorale du gouvernement, qu'ils accusent de n'avoir d'autre but que de
retarder la prochaine présidentielle.
"Nous (...) invitons
le peuple congolais à se mobiliser comme un seul homme pour barrer la route à
toute idée de révision de la loi électorale et au contournement de la
Constitution", indique une déclaration signée par des dirigeants de
l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), du Mouvement de
libération du Congo (MLC), de l'Union pour la Nation congolaise (UNC) et de
plusieurs dizaines de petits partis.
Dans ce texte transmis à la
presse, les opposants exhortent également tous les députés et sénateurs "soucieux
de l'avenir" du Congo à "s'abstenir d'accompagner les ennemis de la
République dans leur sale besogne consistant à obtenir la révision de la loi
électorale dans l'intérêt d'une personne au détriment de l'intérêt général".
Le gouvernement a déposé lundi au
Parlement un projet de loi devant régir l'organisation des législatives et de
la présidentielle censées avoir lieu fin 2016.
Le texte conditionne la tenue de
ces élections aux résultats du recensement général de la population devant
commencer cette année et que l'opposition soupçonne d'avoir été voulu par le
président Joseph Kabila, au pouvoir depuis 2001, pour retarder la
présidentielle et se maintenir au pouvoir au-delà du terme de son mandat, alors
que la Constitution lui interdit de se représenter.
Le gouvernement a assuré vendredi
que seraient organisées en 2015, selon la loi électorale
actuelle, toutes les élections n'ayant pu avoir lieu depuis 2011 et
la crise politique née de la réélection contestée de Joseph Kabila cette
année-là : élections locales et provinciales, ainsi que les scrutins au
suffrage indirect qui en découleront pour élire les sénateurs nationaux et les
gouverneurs provinciaux.
Le dernier recensement de la
population en RDC remonte à 1984, et le gouvernement fait valoir la nécessité
d'un nouveau décompte de la population comme une exigence démocratique pour
assurer aux élections un caractère pleinement représentatif.
Certains diplomates et analystes
estiment qu'une telle tâche dans un pays grand comme près de cinq fois la
France, pratiquement dépourvu d'infrastructures, et où pullulent encore une
cinquantaine de groupes armés dans la partie est, pourrait prendre jusqu'à
trois ans.
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