LOI ÉLECTORALE : L'ONU, WASHINGTON, PARIS ET BRUXELLES APPELLENT A LA RETENUE AINSI QU'A DES ELECTIONS CRÉDIBLES ET DANS LES DÉLAIS CONSTITUTIONNELS

Dans un communiqué publié mardi 20 janvier à Kinshasa, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies en RDC, Martin Kobler a déploré «les morts et les blessés suite aux incidents qui se sont produits lundi matin à la suite des violentes manifestations, et l’usage de la force létale par les forces de sécurité qui s’en est suivi».

Selon Martin Kobler, «l’usage de la force par les forces de l’ordre doit toujours être proportionné, imposé par la nécessité, et en dernier recours.»

Dans certains quartiers de la capitale congolaise, des magasins ont été pillés et des autobus brûlés par des jeunes en furie qui répondaient à l’appel de l’opposition à manifester contre la loi électorale en examen au Parlement. Un texte qui fait du recensement, un préalable à l’organisation de l’élection présidentielle de 2016.


« Je lance également un appel à l’opposition à manifester pacifiquement. Toute manifestation doit se faire dans le calme et dans les limites autorisées par la loi », a conclu le Chef de la Monusco.

Réactions de Washington, Paris et Bruxelles

Pour sa part, le gouvernement des États-Unis s’est dit préoccupé à la suite des «rapports faisant état de violences à Kinshasa, en République démocratique du Congo, suite à l’adoption de la loi électorale.»

Dans une déclaration publiée lundi soir sur la page Facebook de l’ambassade des Etats-Unis en RDC, Washington a aussi souligné «l’importance de protéger l’espace politique et de garantir à tous les citoyens le droit de se rassembler pacifiquement et d’exercer leur droit de liberté d’expression.»

Le gouvernement américain appelle tous les acteurs congolais en présence à faire montre de retenue et à s’abstenir de tout acte de violence.

Les Etats-Unis réitèrent par ailleurs «leur appui à la tenue d’élections pacifiques et crédibles dans les délais requis en RDC.»

Les opposants craignent que le recensement ne conduise à un “glissement” du calendrier électoral au-delà de 2016.

La France se dit aussi préoccupée par les troubles répétés qui accompagnent le débat sur le projet de loi électorale au parlement congolais, et notamment par les violences du 19 janvier.

«Nous exprimons nos condoléances aux familles des victimes de ces événements. Des débordements de ce type n’ont pas leur place dans le débat démocratique. Il est essentiel que le cadre juridique et le calendrier global du processus électoral qui doit s’ouvrir cette année soient élaborés de façon consensuelle, dans le respect de la constitution de la République démocratique du Congo et des libertés publiques», indique le communiqué publié sur le site du Quai d’Orsay.

Par ailleurs , le ministre belge des affaires étrangères, M. Didier Reynders "a pris note avec préoccupation" de ces manifestations violentes contre la nouvelle loi électorale en cours d'examen au Parlement et qui pourrait entraîner un report des élections prévues cette année et en 2016, a-t-on indiqué dans un communiqué. Le chef de la diplomatie belge a appelé tous les acteurs au calme et à la retenue. M. Reynders a encore rappelé toute l'importance qu'il accordait à la tenue d'élections en RDC, qui respectent la Constitution que s'est donnée le peuple congolais en 2006.

A cet égard, il a exprimé sa préoccupation quant à un possible glissement du calendrier électoral qui proviendrait de la volonté d'effectuer le recensement (de la population) avant de tenir les élections législatives et présidentielle, actuellement prévues en 2016. Le ministre des Affaires étrangères a enfin rappelé que le soutien de la Belgique au processus électoral dépendait de la fourniture d'un "calendrier clair conforme à la Constitution", et d'un "budget".


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