KINSHASA: REPRISE TIMIDE DES ACTIVITES APRES LES MANIFESTATIONS CONTRE LA LOI ELECTORALE
Le centre-ville de Kinshasa
reprenait petit à petit son allure normale et la circulation était fluide
mercredi matin à Kinshasa, alors que plusieurs services de l’État rouvraient
leurs portes, a constaté un reporter de Radio Okapi.
La Place Victoire, dans la
commune de Kalamu, n’avait pas repris son affluence habituelle. Un dispositif
sécuritaire important y est déployés alors que de policiers sillonnent les rues
à bord de leurs voitures 4X4.
Cependant, la situation était
tendue dans la matinée dans certains quartiers de la partie Est de la ville où
des manifestations ont été signalés au marché de Matete, sur le boulevard
Lumumba à partir du quartier Des bonhommes. La route menant vers l’aéroport de
N’djili n’était pas non plus opérationnelle de façon permanente.
Selon l’AFP, la police était à
nouveau intervenue à l’Université de Kinshasa où des policiers faisaient
face à quelques dizaines d’étudiants.
Appels du gouvernement et de
l’opposition
Le porte-parole du gouvernement
congolais, Lambert Mende a pour sa part invité les Kinois à reprendre leurs
activités quotidiennes.
«La présence policière constatée
par-ci par-là à travers la ville de Kinshasa ne doit pas effrayer la
population. Ces éléments sont là pour sécuriser tout le monde», a-t-il assuré.
«Nous invitons les Kinois à faire
confiance au gouvernement, à la police et à l’armée. Que la population puisse
reprendre normalement ses activités quotidiennes. La situation est sous
contrôle au moment où nous parlons…», a poursuivi Lambert Mende qui s’exprimait
vers 9 heures locales.
L’opposant Clément Kanku a
à son tour appelé les Kinois à ne pas céder aux actes de vandalisme :
«Nous déplorons des pertes en
vies humaines ainsi que des dégâts matériels. Les actes de vandalisme et des
pillages ne sont pas productifs. Notre jeunesse devrait manifester
pacifiquement. C’est plus productif de manifester et de s’exprimer
pacifiquement que de céder aux cas de pillages qui ne profitent à
personne ».
Après ces tensions, Clément Kanku
estime qu’il est temps pour le gouvernement d’écouter la voix de la population.
“Risque pour la stabilisation du
pays”
L’Union Européenne a prévenu
mercredi que “les tensions politiques liées à l’examen du projet de révision de
la loi électorale en République Démocratique du Congo, ainsi que les violentes
manifestations à Kinshasa et d’autres villes du pays ayant fait de nombreuses
victimes, constituent un risque pour la stabilisation du pays”.
Toutes les forces politiques
doivent rechercher un consensus qui permette un apaisement et un retour au
calme, a déclaré le porte-parole de l’Union Européenne en RDC.
“Le respect des échéances
électorales telles que fixées par la Constitution est au centre du
débat. L’UE attend la publication d’un calendrier complet incluant les
élections législatives et présidentielle qui s’inscrivent dans ce cadre
constitutionnel“, souligne le porte-parole.
La Monusco, la Mission de l’ONU
en RDC pour sa part se dit “préoccupée par des troubles répétés qui
accompagnent le débat sur le projet de loi électorale au Parlement congolais et
par les violences de ces derniers jours”.
«Il nous parait essentiel que le cadre
juridique et le calendrier global du processus électoral soient élaborés de
façon consensuelle, dans le respect de la constitution et des libertés
publiques», a recommandé Abdallah Wafy.
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