INCIDENTS A KINSHASA ENTRE POLICIERS ET GROUPES DE JEUNES
De nouveaux incidents ont éclaté,
mardi 20 janvier, dans quelques quartiers de Kinshasa entre les forces de
l’ordre et des groupes de jeunes qui barricadaient les rues ou tentaient de
piller quelques commerces. Selon le bilan officiel, trois personnes ont perdu
la vie dans des manifestations contre la loi électorale qui ont dégénéré
la veille à plusieurs endroits de la capitale.
Les activités tournent au
ralenti à Kinshasa depuis la matinée, beaucoup de commerces étant fermés. Des
vendeurs du Marché central qui s’y sont rendus très tôt pliaient déjà
bagages peu avant la mi-journée. Dans certains coins de la ville, on signale
des pillages des commerces et des tirs.
Comme la veille, plusieurs écoles
n’ont pas ouvert. Certains établissements scolaires ont demandé aux parents qui
avaient déposé leurs enfants de les chercher.
La circulation n’est pas intense
sur les principales artères qui portent encore les traces des manifestations de
la veille. Des manifestants avaient notamment brûlé des pneus sur la
chaussée.
Faute de transport, de nombreuses
personnes regagnent leurs habitations à pied. Sur les avenues Bokassa, du
Commerce et le boulevard Sendwe, un reporter de Radio Okapi a aperçu des
colonnes de personnes marchant à pied, à la quête d’un taxi ou d’un bus alors
que des véhicules de la police et de l’armée patrouillent dans la ville.
Des témoins font état des coups
de feu entendus dans certains coins de la ville comme au Rond-point Ngaba, à
Lemba, à l’UPN, à Mont Ngafula et à l’Université de Kinshasa.
D’autres sources signalent aussi
des cas de pillages des commerces. Au quartier Yolo, dans la commune de Kalamu,
des entrepôts de boissons ont été dévalisés. Dans d’autres quartiers,
les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser des pilleurs.
Des cas similaires avaient été
enregistrés la veille dans certains quartiers alors que des jeunes
manifestaient, en répondant à l’appel de l’opposition contre la nouvelle loi
électorale actuellement
en discussion au Sénat. Une disposition de ce texte qui lie l’organisation
des prochaines à un recensement de la population fait craindre aux opposants un
« glissement » du calendrier électoral, prolongeant de ce fait le
deuxième et dernier mandat de l’actuel chef de l’État qui prend fin en 2016.
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