CINQ CHOSES A RETENIR DES VŒUX DE ETIENNE TSHISEKEDI POUR 2015
Revendiquant la qualité de "président élu" de la
RDC, Étienne Tshisekedi a présenté mardi ses vœux au peuple congolais. Au cours
de son message, le leader du premier parti d'opposition en RDC a appelé au
dialogue avec le pouvoir de Kinshasa. Mais pas seulement.
C'est un Étienne Tshisekedi, visiblement en bonne santé, qui
s'est adressé, ce mardi 13 janvier, au peuple congolais. Dans un message vidéo
de moins de 10 minutes, diffusé sur les réseaux sociaux, le chef de l'Union
pour la démocratie et le progrès social (UDPS), buttant sur certains mots
affichés sur son prompteur improvisé, a articulé son allocution autour de 5
principaux points :
Le "président
élu", c'est lui
Étienne Tshisekedi, 82 ans, signe et persiste. Depuis la
Belgique où il séjourne pour des raisons de santé, l'opposant continue de
revendiquer sa victoire à la présidentielle de 2011. S'adressant à ses
compatriotes, il dégaine : "Il y a maintenant trois ans que vous m'avez
porté à la magistrature suprême de notre pays par un vote sans équivoque. Vote
que, jusqu'à ce jour, ne m'a pas encore permis d'exercer les prérogatives
constitutionnelles dévolues au chef de l'État".
Officiellement, arrivé deuxième du scrutin présidentiel,
Étienne Tshisekedi se dit "toujours décidé à récupérer l'imperium"
pour devenir réellement le président de la République.
Nécessité du dialogue
avec Kabila
Étienne Tshisekedi confirme également la position de son parti rendue publique fin 2014 à Paris par le
secrétaire général de l'UDPS, Bruno Mavungo. Pour le chef de la principale
formation politique de l'opposition congolaise, il est donc nécessaire
d'organiser un nouveau dialogue politique en RDC. "Je saisis la communauté
internationale afin qu'elle organise sans délai le dialogue politique
conformément à la résolution 2098 du Conseil de sécurité des Nations
unies", plaide le président de l'UDPS, rassurant ses partisans qu'il ne
s'agit pas là d'un "aveu de faiblesse", encore moins d'un "acte
de compromission".
"L'Histoire nous apprend que même les conflits les plus
graves ont trouvé leur solution dans le dialogue", rappelle-t-il. Avant de
préciser : "Ce dialogue nous permettra de rétablir la vérité des urnes et
de convenir de la suite à donner après le hold-up électoral de novembre
2011."
Restructuration de la
Ceni
Entre les lignes, Étienne Tshisekedi laisse entendre que la
Commission électorale nationale indépendante (Ceni) doit être également être
restructurée à l'issue du dialogue qu'il préconise. Et ce, "afin de
rassurer tout le monde quant aux animateurs de la Ceni", abbé Apollinaire
Malumalu, président actuel de la Ceni, étant considéré par ses détracteurs
comme un "proche de Joseph Kabila". Ce que l'intéressé a toujours
démenti.
Respect de la
hiérarchie au sein de l'UDPS
Étienne Tshisekedi n'a pas passé sous silence les
dissensions internes au sein de son parti. Depuis qu'il est tombé malade, ses
lieutenants ne cessent de se déchirent sur fond de la lutte pour la succession.
Son directeur de cabinet, Albert Moleka, a été limogé. Bruno Mavungu,
secrétaire général du parti, et Félix Tshisekedi, chargé des affaires
extérieures, ne font pas non plus l'unanimité.
Beaucoup d'observateurs se demandent alors s'il y a encore
un commandant dans le bateau UDPS. Étienne Tshisekedi leur répond en appelant
les membres de son parti "au respect de la hiérarchie et à la
discipline". Une façon pour lui d'exprimer son soutien à ceux qui gèrent
la boutique pendant son absence. Ce qui risque de ne pas plaire aux autres
cadres du parti qui les ont récemment désavoués.
"L'UDPS n'est pas une armée pour appeler au respect de
la discipline", a aussitôt réagi Corneille Mulumba, l'un des cofondateurs
du parti, qui s'est rapproché ces derniers mois de l'opposition dite
"républicaine". "Le président Tshisekedi aurait dû plutôt
appeler au rassemblement de tous les membres de l'UDPS", estime-t-il.
Congrès de l'UDPS
annoncé pour fin 2015
Pour tenter de calmer les tensions au sein de son parti,
Étienne Tshisekedi annonce la tenue "en fin d'année" du congrès de
l'UDPS, sans indiquer une date précise. Ce sera une "opportunité de
démontrer une fois de plus le degré de maturité de l'UDPS", se
contente-t-il d'avancer. Mais Corneille Mulumba n'y croit pas. "Il aurait
dû convoquer en amont une conclave du parti dans le plus bref délai pour
baliser le chemin. Oragnisé dans les conditions actuelles au sein du parti, ce
congrès sera un échec", prévient-il.
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