Projet de révision constitutionnelle, un député arrêté !
Le député congolais Vano Kiboko a
été arrêté hier, lundi 29 décembre, au sortir de la Direction générale de
migration où il était allé récupérer son passeport confisqué lundi à l'aéroport
de Kinshasa et inculpé dans la nuit, selon une source proche, pour « incitation
à la haine tribale et division tribale ».
Son avocat, Maître Masayi n'a pas
souhaité commenter la procédure, évoquant le droit de réserve. Les motifs
évoqués sont qualifiés par l'entourage de Vano Kiboko de ridicules et honteux.
Au cours d'une conférence de
presse samedi à Lubumbashi, Vano Kalembe Kiboko, député national honoraire,
également président de l'association culturelle Lwanzo Lwa Mikuba, s'était
opposé à une révision constitutionnelle qui permettrait au président
actuel de briguer un troisième mandat. Il avait également profité de l'occasion
pour demander à la majorité de choisir un dauphin à Joseph Kabila et
Vano Kiboko s'était prononcé en faveur d'une éventuelle candidature du
gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi Chapwe.
Dimanche, alors qu'il s'apprêtait
à partir pour les Etats-Unis via la France, le notable avait été interdit de
voyage à l'aéroport de Kinshasa. Son passeport lui avait été confisqué. Mais
son épouse et ses deux enfants avaient eux été autorisés à partir. C'est le
lendemain, soit lundi, que Vano Kiboko apprendra à la Direction générale de
migration (DGM) le motif de la confiscation du passeport : « Refus
de se présenter personnellement aux formalités d'immigration », selon sa
fille Gloria Kiboko qui l'avait accompagné dans les démarches.
Le passeport récupéré, deux
inspecteurs de la police judiciaire qui l'attendaient à la sortie de la DGM,
l'ont interpellé et lui ont passé les menottes, raconte encore Gloria Kiboko.
Direction l'office du procureur général de la République, non loin de la DGM
avant d'être conduit dans la soirée au casier judiciaire, le siège de la police
et des parquets.
L'Association congolaise pour
l'accès à la justice (Acaj) dénonce une arrestation arbitraire et parle de
menaces et intimidations à l'endroit de ceux qui s'opposent à la révision
constitutionnelle.
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